Francisca Apomayta – Compositrice oubliée des Andes coloniales
Francisca Apomayta – Compositrice oubliée des Andes coloniales

Francisca Apomayta – Compositrice oubliée des Andes coloniales

Indigène, noble, compositrice et religieuse… la musique de Francisca Apomayta est restée enfermée des siècles durant dans le silence du
cloître. Un mystère dissimulé à 2 558 mètres d’altitude, à Cochabamba, au coeur d’une vallée fertile de Bolivie. La musique européenne abondait alors dans la vice-royauté du Pérou. Le son des violons, des « tiples » et des flûtes, des “bajones » et de l’orgue résonnait dans toutes les cathédrales, les monastères, les couvents et les rues coloniales. Peu à peu, cette influence européenne donne naissance à un nouveau répertoire, une musique composée et interprétée par métis et indigènes. Francisca Apomayta fût l’une d’entre eux.
Fille de Don Agustin Apomayta, organiste et directeur de la paroisse de l’Hospital de Los Naturales de Cuzco, et sœur de Diego Apomayta, musicien et maître de chapelle actif à Cochabamba, la jeune compositrice – de noble lignée hailu – grandit alors dans un milieu artistique raffiné. Son père lui aurait appris à jouer du monocorde, du contrepoint ou puntos de solfa, et à chanter les versets des psaumes. Ce contexte privilégié permit à Francisca de développer son goût artistique ainsi que sa carrière. La musique de cette femme dépassera les limites du cloître de son monastère : ses harmonies voyageront même jusqu’à La Plata, aujourd’hui Sucre, centre administratif de grande importance.
Comet Musicke tente de reconstituer la vie de cette femme oubliée dont l’identité a été révélée grâce aux recherches de la musicologue chilienne Daniela Maltrain, doctorante à l’Iremus. Les manuscrits oubliés dans les armoires du couvent de Santa Clara ainsi que les divers documents d’archives des protocoles coloniaux de Cochabamba nous permettent aujourd’hui d’écouter pour la première fois un contrepoint unique, fruit du syncrétisme culturel du patrimoine baroque latino-américain.

Distribution

Francisco Mañalich, ténor et viole de gambe
Marie Favier, mezzo-soprano
Sarah Lefeuvre, soprano et flûtes à bec
Aude-Marie Piloz, viole de gambe
Daniela Maltrain, viole de gambe
Cyrille Métivier, violon
Camille Rancière, violon